Un parcours digne des montagnes russes

Jean-Claude Vollmer, coach du recordman de France Mohrad Amdouni, décrypte pour nous le parcours si particulier du Marathon Pour Tous Paris 2024, qui sera le même que celui des athlètes olympiques. Et mieux vaut savoir à quoi s’attendre…

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Aussi original que difficile
« Totalement insolite » : Jean-Claude Vollmer, l’entraîneur du recordman de France Mohrad Amdouni, qui disputera la course Elite, n’y va pas par quatre chemins quand il s’agit de décrire le parcours du Marathon Pour Tous, disputé en nocturne. Un tracé qu’il a ausculté sous tous les angles, avec ses athlètes aussi bien qu’avec des experts, et même « un géomètre chargé d’en remesurer les différentes portions en pente ». Son verdict est sans appel : « Quand je parle de parcours insolite, c’est aussi bien dans son originalité que dans sa dureté. On a connu des marathons difficiles aux Jeux, à Atlanta (1996), à Barcelone (1992), à Athènes (2004… Mais rien de comparable à ce que vont connaître les athlètes entre Paris et Versailles. Le leitmotiv était de créer des Jeux uniques, et pour le marathon, ce sera réussi… »

Des pentes à 16 % !
Dans le détail ? « Les 15 premiers kilomètres sont relativement plats, avec des relances et quelques petits dénivelés classiques. Une tranquille visite de Paris, en somme. Mais après, tout se complique à partir du moment où on arrive au pont de Sèvres : dix kilomètres de montées et descentes permanentes en direction de Ville-d’Avray et Versailles. Je vois au moins quatre montées entre 6 et 8 % sur cette portion, qui compte aussi la forêt de Fausses-Reposes. Cette partie se termine par une descente progressive vers Versailles. » Ensuite, le plus dur commence avec le pavé des Gardes, près de Chaville. « C’est un mur, vraiment, à 12 % en moyenne, avec des portions à 16 %, où il sera quasi impossible de courir, même pour ceux qui se seront entraînés en côtes », prévient le coach. Dans la foulée, après quelques faux plats, ça descend, forcément. « Pendant 2-3 km, ça ne fait que descendre le long de la côte des Gardes », que les coureurs de Paris-Versailles prennent habituellement en montant. Reste ensuite jusqu’à l’arrivée dix kilomètres plus tranquilles – du moins plus plats, mais pas forcément faciles, après tout ce qui a précédé…

Ne pas se fixer d’objectif chronométrique
"Ce sera un parcours très difficile à maîtriser, qui va totalement rebattre les cartes, d’autant que la chaleur entrera aussi en jeu, prévient l’entraîneur. La connaissance de soi et de ses allures sera prépondérante. Les primo-marathoniens vont devoir marcher très souvent, c’est une certitude. Même ceux qui valent habituellement 3h00 ne doivent pas se donner d’objectif, ou alors ajouter 20 ou 30 minutes au chrono qu’ils visent habituellement. Leur but doit juste être de se faire plaisir, tout en pensant à s’hydrater régulièrement, car les crampes ne seront jamais loin. » Les montées et descentes de ce parcours en montagnes russes sollicitent en effet au plus haut point les fibres musculaires. « Les courbatures liées aux montées seront nombreuses, mais les descentes cassent aussi énormément de fibres, surtout que certains risquent de se surévaluer et d’aller trop vite quand ça descendra », avertit Jean-Claude Vollmer. « Il faudra en permanence veiller à ne pas se mettre dans le rouge. En tout cas, je souhaite bon courage à toutes celles et ceux qui ont réussi à obtenir un dossard ! »

Article rédigé en association avec la Fédération Française d'Athlétisme.